9 oct. 2011

Feist - Metals



Feist était là il y'a 4 ans avec The Reminder pour accompagner les plus grandes déceptions amoureuses entre autres, après il y'a eu Bon Iver ou James Blake qui ont pris le relais pendant un temps mais Metals remet clairement les pendules à l'heure. The Reminder n'était donc pas l'album de génie, celui qui donne accès à la reconnaissance du grand public après près de 7 ans de carrière moindrement considérée (ou alors par les initiés de la folk) mais bien la suite logique d'une amélioration constante de la part de celle qui "commence à avoir de la bouteille". Si on part de ce constat là, la justesse de Metals aurait donc du nous sauter aux yeux dès la première écoute. Tout n'est pas si simple l'ami.

L'album commence par un très tragique Graveyard, assez représentatif du reste d'ailleurs. On sent directement l'ambiance se plomber, quitte peut etre à prendre peur, craindre un album plaintif (un peu comme le dernier James Blake dis donc) mais à la dernière minute les coeurs du dernier refrain viennent sauver le titre. Il va donc falloir s'acharner un peu pour voir ce que Feist a fait pour se renouveler et nous faire vibrer.
Le premier extrait/single How come you never go there suit (enfin j'ai écouté aléatoirement). Vous devez déjà le connaitre par cœur, si (comme moi) ca vous a passablement énervé cette frénésie Adèle pendant plus de 3 mois. Le morceau ne tombe toujours pas dans la complainte abusive, bonne nouvelle. Les détenteurs de la folk dépressive devront encore patienter pour nous citer Feist dans leur longue liste de chanteurs à abattre. Ils ne pourront rien décemment reprocher au titre suivant, A commotion qui n'est pas sans rappeler le dernier projet de Charlotte Gainsbourg, le rythme est soutenu (toutes proportions gardées), déterminé, limite agressif à partir de la moitié du titre. Pour moi légèrement incohérent voire dispensable mais je reconnais aisément avoir un léger problème pour juger les chansons tiraillées entre folk et pop.
The Circle Married The Line est une ballade à la Feist, facile pour celle qui est passée maitre dans l'art de faire fondre avec 5 accords. Bon quand on connait le potentiel de madame, rien de notable.
La grande réussite de cet album c'est Caught A Long Wind. L'archétype du génie Feist, ce qui fait que ce n'est pas un album lambda c'est sa capacité à mi parcours à, pour le dire vulgairement, vous remettre une grande claque. A ce passage de l'album vous allez finir la chanson, marquer une pause et la remettre 2 ou 3 fois. Si vous devez parler de cet album pour une raison, elle s'appelle Caught A Long Wind.

Après cette apothéose s'enchainent morceaux plutot actifs ( The Bad In Each Other) et d'autres qui pourraient paraitre plus sentimentaux (Cicadas & Gulls) mais ne vous y méprenez pas : après The Reminder il y a eu un cap que Feist ne voulait plus franchir, c'était celui du songwritting trop intimiste. Cet album est partiellement une leçon de morale, mais surtout des paroles universelles, banales que les mélodies mises en place subliment au point de les rendre uniques,que vous les trouviez personnelles. Et c'est peut ètre la le coup de bluff de cet album, ne pas essayer de viser juste mais viser large pour laisser à chacun sa façon d'interpréter et vous faire croire qu'il a été fait sur mesure.

Metals - Feist
Lucille

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