16 avr. 2013

David August - Times




Si comme moi vous avez épuisé Wolf de Tyler, The creator en attendant un album qui vous ferait autant d’effet, que vous vous en foutez pas mal de tout ce qui entoure le retour de Daft Punk alors voilà ce qu’il vous faut : Times, le premier album de David August. Le jeune producteur allemand au doux nom de David Nattkemper signe quatorze titres sur DIYNAMIC Records (label ô combien prestigieux), quatorze titres qui tranchent parfaitement avec ses précédents titres, très bons également mais plus « tech house » (à cheval entre la house et la techno minimale tout simplement).

Ici, il n’est pas question de s’adresser qu’aux puristes, aux seuls fans de musiques électroniques capables d’accumuler les tracks de dix minutes et les sets de six heures de techno, il s’agit de vous décrire en sons ce qu’il s’est passé depuis 2011 et les sorties de Peace Of Conscience et You Got To Love Me. C’est un travail minutieux, de longue haleine (il a annulé pratiquement toutes ses dates l’année passée pour peaufiner cet album), et qui mériterait autant d’honneur que le nouveau James Blake. D’ailleurs on pourrait par d’autres biais le rapprocher de Blake ; par la maturité, l’envie d’être pointilleux, d’éviter le piège de faire de son album un simple assemblage de maxis. Mais si vous écoutez cet album – ce que j’aimerais vraiment – c’est immédiatement Nicolas Jaar qui vous viendra à l’esprit. Sur Hommage mais aussi sur I Don’t Care About Your Goal, la ressemblance est flagrante quoique moins expérimentale. L’album reste de la house mais ce genre de house qui fait voyager, celle toute calme, qui a autant d’émotions qu’un beau titre folk ou de bon r’n'b.

De la voix timide aux instruments, David prône le Do It Yourself avec un sens de la mesure impressionnant. L’introduction Help me Through annonce la couleur, sensibilité exacerbée, assumée. Visiblement avant de quitter l’université pour travailler sur cet album il a quand même appris quelque chose ; il ne faut jamais bâcler les conclusions, elles sont la dernière chose qu’on gardera en tête. Et bien voilà, Forgive Me If I Bleed est la conclusion idéale. Elle prolonge l’ambiance de l’album à la perfection, nous lâche peu à peu la main pour se révéler pendant 4 minutes 40 comme un morceau magistralement produit, aux facettes diverses mais toutes aussi belles.

 Il y a des bons artistes, chanteurs musiciens et il y a ceux qui ont quelque chose de plus qui relève un peu plus du génie que du talent. Généralement ce génie ressort sur la production qui fait d’un album un incontournable. Ce mois-ci en suivant cette logique on peut adouber à la fois Tyler et David August. A seulement 21 ans la barre qu’il s’est fixé semble bien haute, mais vu la facilité avec laquelle il l’a atteinte, on se dit qu’on va encore pouvoir en profiter un bon moment.

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